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    extrait des journaux intime de la grande-duchesse Maria Nicolaïevna
    Journal intime de Maria de 1916.

     

    extrait des journaux intime de la grande-duchesse Maria Nicolaïevna

     

     

    Entrée du 14 mars 1916 ]

    ... Nikolai Dmitrievitch Demenkov [un ami très proche de Maria, certains leurs prêteront une romance] est parti samedi. Je lui ai parlé au téléphone. Il était très heureux de partir. Te rappelles-tu, j'ai cousu une chemise pour lui ? Je lui en ai parlé et il a dit qu'il l'aimait beaucoup et qu'elle était juste à sa taille. Je suis en train de t'écrire de la chambre d'Orchy. Maman est couchée sur le canapé et Vladimir Nikolaïevitch lui procure un traitement électrique.


    Entrée du 19 mai 1916 ]

    Tous les 5, nous sommes allés à l'église avec Papa et Maman. J'ai été félicitée. Nous avons déjeuné avec Oncle Kyril et Igor. L'après-midi, nous nous sommes promenés avec Papa le long de la voie ferrée. Nous avons pris le thé dans le train. Nous somme allés au cinéma. Nous avons dîné avec Oncle Sergei et Oncle Boris puis nous avons regagné le train.


    Entrée du 10 décembre 1916 ]

    Samedi. Martyrs Hermogènes et Eugraphos.
    ... nous avons pris le thé, sommes allés à la veillée, nous avons soupé chez Ania [Vyroubova] et Grigory [Raspoutine] et, toutes les quatre, nous sommes allées à l'hôpital avec Maman. Directement dans le train de l'hôpital et une nuit de voyage en direction de Novgorod.


    Entrée du 11 décembre 1916 ]

    Dimanche.
    Sommes allés à Novgorod. Nous avons été accueillis à la gare. Nous sommes allés à la Cathédrale Sainte-Sophie où il y avait une lithurgie. Puis, nous avons prié les différentes reliques. Nous nous sommes rendus au palais épiscopal - il y a un hôpital au rez-de-chaussée.


    Entrée du 12 décembre 1916 ]

    Lundi.
    Nous sommes arrivés à Tsarskoie-Selo... Toutes les 4, nous avons dîné avec Maman et Grigory [Raspoutine] chez Ania [Vyroubova]. Puis nous sommes allées toutes les 4 à l'hôpital.


    Entrée du 17 décembre 1916 ]

    Samedi, le prophète Daniel.
    Toutes les 4, nous avons pris le thé avec Maman et Ania [Vyroubova], puis nous sommes rentrées, nous avons assisté à la Veillée et nous avons soupé. Après le souper, Lili Dehn est venue. Nous avons eu de mauvaises nouvelles. Grigory [Raspoutine] a disparu la nuit dernière. Personne ne sait où il se trouve.


    Entrée du 18 décembre 1916 ]

    Dimanche. St Modestus et Martyr Claudius.
    Toutes les 4 avons assisté à la lithurgie. Maman et Ania ont communié. Puis, nous sommes restées avec Lili Dehn. Nous avons pris le petit-déjeuner toutes les 4 avec Maman. Ensuite, nous avons pris le thé ensemble. Je suis allée me promener avec Olga, Anastasia, Titi et Lili [Dehn]. Je suis allée avec Anastasia dans notre hôpital. Nous y sommes restées. Toutes les 4, nous avons soupé avec Maman, Ania, Titi et Lili. Nous sommes restées ensemble. Nous n'avons pas de nouvelles de Grigory [Raspoutine]. Ils suspectent Dmitri [Pavlovitch] et Félix [Youssoupov].


    Entrée du 19 décembre 1916 ]

    Lundi.
    Nous avons eu cours - arithmétique et histoire. Le reste du temps, je suis restée avec Maman. Toutes les 4, nous avons pris le petit-déjeuner avec Maman. Nous avons pris le thé avec Maman, Ania et Lili Dehn. Grigory [Raspoutine] a été tué. Nous sommes parties à la rencontre de Papa et Alexei à 17h, mais ils sont arrivés à 18h, nous sommes donc retournées à la gare.

    Nous avons diné toutes les 4 avec Papa et Maman. Ania est venue. Elle séjourne dans l'autre partie de notre maison. Ensuite, nous nous sommes installées toutes les 4 avec elle près de l'âtre.
     
     



    Entrée du 20 décembre 1916 ]

    Mardi.
    Nous avons eu cours - allemand et histoire. Tous les 5, nous avons pris le petit-déjeuner avec Papa et Maman. Je suis allée avec Anastasia à l'hôpital S. Toutes les 4, nous avons bu le thé avec Papa et Maman. Il y avait de la musique. Nous avons dîné avec Papa et Maman. Ania était présente.


    Entrée du 21 décembre 1916 ]

    Mercredi.
    Toutes les 4, nous avons assisté avec Papa, Maman et d'autres aux funérailles de Grigory [Raspoutine]. Nous l'avons enterré dans le jardin d'Ania.

    Nous avons eu cours - histoire avec le prêtre. Toutes les 4, nous avons pris le petit-déjeuner avec Papa et Maman. Je suis allée avec Anastasia dans notre hôpital et Viktor Erastovich était présent. Toutes les 4, nous avons pris le thé avec Papa et Maman chez Alexei - il a des vers.
     
    Il y avait de la musique. Nous sommes allées chez Ania et nous avons vu Matryosha, Varia et Akilina.
    Nous 4 avons dîné avec Papa, Maman et Sandro. Ania était présente. Papa a lu.
     
     
     
     
     
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    Grande Guerre : il y a 100 ans,

    l'arrivée des brigades russes en France


       l
      eur drapeau 

     

    Le 20 avril 1916, les premiers soldats du corps expéditionnaire russe débarquaient à Marseille. Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades sont venues prêter main forte à l'armée française. Une histoire qui s'est révélée très mouvementée.

    La ville de Marseille est en liesse en ce jeudi 20 avril 1916. Deux navires, le Latouche-Tréville et l’Himalaya, viennent d’arriver au port. À leur bord, plusieurs milliers de soldats russes. "Toutes les maisons sont pavoisées aux couleurs alliées. À toutes les fenêtres, on agite des drapeaux, on jette des fleurs ; et ce sont sur tout le parcours, des ovations délirantes. Les cris répétés de : 'Vive la Russie ! Vive l’armée !' s’élèvent sans cesse. À l’immense clameur répondent les 'hourras' vibrants des fantassins russes", s’enthousiasme le journal Le Matin dans son édition du lendemain.

    Le quotidien Le Temps rapporte, pour sa part, le message du général Joffre, commandant en chef des armées françaises, au sujet de ce débarquement : "Notre fidèle alliée la Russie, dont les armées combattent déjà si vaillamment contre l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie, a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune. Des soldats russes, choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs".

    Des renforts humains

    Ces "frères d’armes" font partie du premier contingent du corps expéditionnaire russe. À la faveur d'un accord conclu entre la France et la Russie, près de deux ans après le début de la Première Guerre mondiale, les Français s’engagent à fournir à l’empire du tsar du matériel militaire contre des renforts humains. "Depuis 1914, ils subissent des pertes gigantesques. L’armée commence à connaître une crise des effectifs. Lors de la conférence de Chantilly en décembre 1915, les Français évoquent donc avec les Russes l’idée d’envoyer des soldats", explique l’historien Frédéric Guelton, ancien chef du département de l'armée de terre du service historique de la Défense. "L’état-major russe y était assez opposé au départ, mais c’est finalement Nicolas II qui a pris la décision", poursuit-il.

    En tout, quatre brigades d’infanterie, environ 40 000 hommes, s'engagent aux côtés des Français. Deux d’entre elles combattent sur le front d’Orient à Salonique, les deux autres montent en ligne sur le sol de France. Après avoir été équipés et formés dans le camp militaire de Mailly en Champagne, les soldats vivent leur baptême du feu à l’été 1916 dans le secteur d’Aubérive près de Reims : "Ils ont d’abord participé à des petits combats pour s’aguerrir à la façon de faire la guerre à la française. En France, le front pour 10 000 hommes, cela pouvait représenter quelques mètres, alors qu’en Russie, cela équivalait à 10 kilomètres. En terme d’espace, c’était très différent pour eux", détaille Frédéric Guelton, qui depuis plusieurs années étudie l’histoire de ces brigades.

     

     

    Des soldats pris dans la tempête de la révolution

    Mais en 1917, l’histoire est en marche à des milliers de kilomètres de là. La révolution éclate et le tsar Nicolas II abdique le 15 mars. En France, en faisant de l’agitation politique dans les rangs des brigades, des révolutionnaires russes tentent de les convaincre de les rejoindre et d’abandonner la guerre. En quelques semaines, l’état-major français, qui connaît lui aussi des mutineries dans les tranchées aprèsl'échec de l'offensive du Chemin des Dames, commence à devenir méfiant vis-à-vis de ces "frères d’armes".

    Pour contenir tout débordement, les soldats russes sont ainsi envoyés au camp de la Courtine dans la Creuse en juillet de la même année. À l’intérieur, une crise éclate entre ceux qui veulent retourner au pays et ceux qui veulent poursuivre la guerre. "La décision qui est prise par les autorités russes est de demander aux unités qui sont fidèles au gouvernement provisoire de réprimer la mutinerie qui est en train de naître", décrit Frédéric Guelton. Aidé par l’armée française, le commandement russe passe donc à l’action le 16 septembre. Après plusieurs jours de bombardements, les mutins finissent par se rendre. Le bilan officiel est de neuf morts et une trentaine de blessés.

    Après cet épisode, les meneurs sont jugés et emprisonnés sur l’île d’Aix en Charente-Maritime. Pour les autres, plusieurs choix s'offrent à eux : continuer à se battre ou devenir travailleur militaire à l’arrière en France ou sur le sol algérien, alors département français. Pour ceux qui décident de garder l’uniforme, environ 400 soldats, une légion russe de volontaires voit le jour au sein de l’armée française.

    Au cours de l’année 1918, ces Slaves s’illustrent dans les combats de la Somme, du Soissonais ou du Chemin des Dames. Selon Frédéric Guelton, ils font preuve d’une bravoure qui fait l’admiration des Français et qui leur vaut un surnom : "Ils vont être appelés la légion d’honneur russe car on leur a donné beaucoup de décorations. J’ai lu des témoignages de certains d’entre eux qui disaient ‘On a décidé d’aller jusqu’au bout. L’issue est la mort. Au moins, mourrons bien !’". À la fin du conflit, la France et la Russie passent un nouvel accord sur le rapatriement des soldats et des travailleurs russes vers leur pays d’origine : "Le principe était que la France ne renverrait personne contre son gré et que pour ceux qui voulaient rentrer, elle s’occuperait du transport". Entre 1919 et 1920, la très grande majorité d’entre eux décident ainsi de faire le voyage retour.

     

     

    "Souvenez-vous de nous, vos amis russes"

    Un siècle après l’arrivée des brigades russes en terre de France sous les acclamations des Marseillais, les commémorations vont se faire beaucoup plus discrètes. Aucune grande cérémonie n’est prévue pour leur rendre hommage. Pour Frédéric Guelton, ce silence s’explique par les tensions actuelles entre la France et la Russie depuis la crise ukrainienne. "La politique rejoint à tort l’Histoire. Je pense que s’il n’y avait pas eu les événements en Ukraine, on en reparlerait beaucoup plus", regrette l'historien. "Ces Russes sont quand même morts sur le sol français et en se battant sous le drapeau tricolore."

    Environ 8 000 Russes décédés au cours de la Première Guerre mondiale, des soldats mais aussi des prisonniers de l’armée allemande, sont en effet enterrés dans l’Hexagone. Plus de 900 d’entre eux reposent dans la petite nécropole de Saint-Hilaire-le-Grand, dans la Marne. Chaque année, le dimanche de Pentecôte, c’est ici qu’un rassemblement a lieu en leur mémoire. Une inscription gravée sur l’un des monuments nous appelle à ne pas les oublier :

     

    "Enfants de France ! Quand l'ennemi sera vaincu et que vous pourrez librement cueillir des fleurs sur ces champs, souvenez-vous de nous, vos amis russes, et apportez-nous des fleurs".!!

     

     http://www.france24.com/fr/20160416-grande-guerre-arrivee-corps-expeditionnaire-russe-france-brigade-mutinerie-bolchevique

     

    Première publication : 16/04/2016

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  • Gymnasium Girls, Imperial Russia 1900-1917

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    Le rôle pivot de la Russie

     

     

    Souvent minimisé en Occident, le rôle de l’armée impériale russe dans l’issue de la Première Guerre mondiale fut pourtant déterminant, affirme Serge Andolenko, général historien français d’origine russe.

    Drapeau du 2e régiment de la 1ere brigad russe col A. Korliakov

    La part décisive prise par les troupes de l’armée impériale russe dans l’issue du conflit n’a pas été reconnue à sa juste valeur en Occident.

     

    C’est en tout cas le point de vue de Serge Andolenko,

    général français issu de Saint-Cyr et historien d’origine russe émigré en France après la Révolution d’octobre.

     

    Dans un entretien accordé à RBTH, son fils Pavel Andolenko, lui-même ancien officier de « la Royale », divulgue les principales thèses de son père allant à l’encontre de l’opinion dominante.

     

    Celle-ci se limite au souvenir de Brest-Litovsk (la paix séparée signée par les bolcheviks) et à la piteuse performance

    de l’armée russe.

     

    Pour Andolenko, ce n’était pas du tout le cas jusqu’à l’abdication du tsar Nicolas II.

     

    _Nicholas_II_of_Russia_by_Ilya_Galkin

    Le tsar Nicolas II .

    Le rôle de l’armée impériale russe fut au contraire déterminant sur le cours de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 et pour la victoire finale.

     

    Le centenaire du déclenchement de la « Grande Guerre » est une occasion unique de le rappeler, car une idée très répandue dans la conscience historique occidentale veut que la Révolution d’octobre 1917 soit le résultat d’une défaite militaire de l’armée russe.

     

    Le même stéréotype réduit à néant le rôle des troupes russes dans la victoire de novembre 1918.

    soldats russes front russe ( col Lamy

    Soldats ruses sur le front russe.

    Les recherches de Serge Andolenko retrouvent aujourd’hui toute leur actualité.

     

    Pour lui, la « désinformation » dont sont victimes nos contemporains à tous les niveaux « conduit, inconsciemment ou non, tous les États complices de cette supercherie à conserver des données fausses dans leurs mémoires respectives ».

    En 1914, l’offensive contre la Prusse sauve l’armée française sur la Marne.

    Pour le général Andolenko, l’armée russe qui s’engage dans la guerre en 1914 est une des meilleures de son temps.

     

    Mais elle est « fortement handicapée par deux points faibles inhérents au pays » :

     

    la taille géographique de celui-ci (40 fois la France, deux fois et demie les États-Unis) qui aggrave les difficultés logistiques, et une économie en forte expansion au début du conflit mais pas suffisamment consolidée pour s’adapter à une conflagration mondiale de longue durée.

     

    cosaq col P. Lamy

    Cosaques sur le front prussien © Col. P. Lamy

    Ces deux handicaps vont forcer l’armée russe à « remplir sa mission dans des conditions inhumaines » au cours des deux premières années du conflit.

    Le 17 août 1914, la Russie lance une offensive contre la Prusse orientale, pour laquelle son armée n’est pas prête.

    L’Empire russe s’y engage à la demande de la France pour permettre à cette dernière de résister à l’offensive allemande sur la Marne.

    Russe en france en 1916

    Régiment russe en France.

     

    Ce combat « pour les alliés », comme le qualifie aujourd’hui le réalisateur historien de Saint-Pétersbourg Viktor Pravdiouk, coûtera à la Russie plus de 100 000 morts et une défaite à Tannenberg.

     

    Mais tout commence bien.

     

    Les premières victoires affolent l’état-major allemand qui dégarnit le front Ouest de deux corps d’armée et d’une division de cavalerie, ce qui donnera plus tard lieu au « miracle » de la Marne.

     

    Ce dernier est loin d’être dû aux seuls taxis célébrés dans nos écoles.

    1915 : Verdun avant Verdun sur le front de l’est

    citadelle de Verdun

    Citadelle de Verdun .

    M. Andolenko qualifie l’année 1915 de « Verdun avant Verdun » : l’armée russe va subir tout ce que l’industrie allemande est capable de produire. Aux hécatombes de 1914 vont s’ajouter celles encore plus terribles de 1915.

     

    L’industrie russe ne suit pas et sur les champs de bataille les soldats russes doivent ramasser les armes de leurs camarades tués. Toutefois, rien ne les arrête : les combats se poursuivent à la baïonnette, au couteau et même à mains nues… La Russie perd près de 2 500 000 tués ou blessés (au total, la Première Guerre lui coûtera deux millions de morts, plus que la France saignée à un million et demi).

     

    Les Allemands, conscients qu’ils ne peuvent gagner sur les deux fronts, proposent aux Russes une paix séparée en offrant un cadeau de choix :

    Constantinople et les détroits !

    Capture d’écran 2014-07-05 à 19.53.19 Infographie Natalia Mikhaylenko.

    Les Russes eux-mêmes auraient dû demander l’armistice en toute logique militaire, puisqu’ils compensaient par des pertes humaines leur infériorité en équipements et en armes.

     

    Ils ne le font pas et Nicolas II rejette l’offre allemande pour ne pas lâcher ses alliés.

     

    Et la boucherie se poursuit.

    L’année charnière : 1916
    En 1916, l’Allemagne réactive ses troupes sur le front Ouest.

    C’est Verdun puis l’offensive de la Somme.

    Pour les Russes, c’est un répit relatif qu’ils mettent à profit pour approvisionner et équiper les troupes grâce aux progrès fulgurants de l’industrie. Ils lancent au moins deux offensives décisives pour le sort de la guerre : celle du général Broussilov en juin vers la Bessarabie, qui met deux millions de combattants adverses hors de combat, et celle du général Youdénitch qui défait les Turcs sur le front du Caucase et arrive jusqu’à l’Euphrate.

    prise d'armes col P. Lamy

     

    Grâce à ce redressement de l’armée russe, les alliés envisagent la suite du conflit avec plus d’optimisme.

     

    Winston Churchill, ministre des Munitions à l’époque, relève que « peu d’épisodes de la Grande Guerre sont plus surprenants que la restauration, le ravitaillement et l’effort gigantesque

    de la Russie en 1916 ».

    Au début de l’année 1917,

    tous les observateurs et acteurs du conflit (Allemands et alliés) sont d’accord :

     

    « la Russie impériale a déjà gagné la guerre ! »,

     

    estime le général Andolenko aujourd’hui

    cité par son fils Pavel.

     

    « L’armée russe n’était pas défaite, au contraire »,

     

    dit M. Pavel Andolenko à RBTH.

     


    « Il arrive qu’on qualifie les pertes humaines subies par la Russie en 1915 d’inutiles.

     

    C’est pourtant grâce à cette multitude de sacrifices que la Russie n’a pas capitulé ou signé une paix séparée.

     

    Que se serait-il passé si la Russie avait été acculée, les alliés occidentaux auraient-ils pu reconstituer leurs forces et développer leur production d’armements

    pour aborder 1916 ? »,

     

    s’interroge à son tour M. Pavel Andolenko.

    Capture d’écran 2014-07-05 à 19.44.50

    (Infographie par Natalia Mikhaylenko)

    Depuis janvier 1917, les Autrichiens négocient avec les Français, les Anglais et les Italiens.

     

    Mais le Tsar n’est pas au courant.

    S’il l’avait été, il n’aurait probablement pas abdiqué en mars.

     

    Cette abdication aux raisons encore mal élucidées, selon Andolenko, a marqué le début de la fin :

     

    les soldats qui avaient combattu pour la Patrie, Dieu et le Tsar « ne savaient plus où se tourner ».

     

    Le Gouvernement provisoire, tout en proclamant sa volonté de poursuivre la guerre, donne des ordres incohérents qui disloquent l’armée de l’intérieur.

     

    Pour Andolenko, « la révolution n’est pas une conséquence fortuite du marasme existant, ni d’une prétendue défaite militaire ; la révolution serait plutôt la cause première de la destruction de l’armée ».

     


    Français et Russes ont supporté les deux tiers de l’ensemble des pertes en vies humaines.

     

    « Les armées française et russe ont payé le plus lourd tribut à la victoire et il faut garder en mémoire que ces deux armées ont lutté en étroite collaboration tout au long de la guerre, chacune s’efforçant toujours de soulager l’autre quand celle-ci supportait l’effort principal de l’ennemi », conclut après son

    père Pavel Andolenko.

     

    À la fin de la guerre, malgré la paix de Brest-Litovsk et les

    « emprunts russes »,

     

    le Maréchal Foch déclarait :

     

    « Si la France n’a pas été effacée de la carte de l’Europe, c’est avant tout à la Russie que nous le devons ».

     

    L’histoire se rééditera 27 ans plus tard :

     

    les États-Unis n’interviendront dans le conflit que six mois après la reddition de Von Paulus aux Russes à Stalingrad.

     

     Dimitri de Kochko

     

     

    Russia Beyond The Headlines     fr.rbth.com.

    17 juin 2014

     

    http://artcorusse.org/le-role-pivot-de-la-russie-dans-la-premiere-guerre-mondiale/

     

     

     

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  • Tsar Nikolai II and Tsarevich Alexei in Cossack uniforms during a religious ceremony during WWI.:

     

     

     

    Tsar Nikolai II and Tsarevich Alexei in Cossack uniforms during a religious ceremony during WWI.

     

     

     

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